Prix de la mise aux normes électriques et conseils

Mis à jour le 13 février 2018
2018-02-13 11:15:00
vieux fusibles en faïence

Chacun peut toujours essayer de se construire un mur, tenter une isolation, se charger d’un carrelage ou d’une peinture mais, lorsqu’il s’agit de s’attaquer à l’électricité, il est plus difficile d’apprendre et de respecter les normes, surtout que les conséquences peuvent être fâcheuses : compteur qui n’arrête pas de sauter parmi les risques les moins graves, mais électrocution ou incendie parmi les plus graves.

 

Aussi, voici ce qu’il faut savoir en ce qui concerne la mise aux normes électrique, en matière de prix et pour la comprendre. Notamment savoir quand l’aborder, découvrir les responsabilités en tant que propriétaire/habitant et propriétaire/locataire, ou encore la règle en rénovation, la norme NF C 15-100, le diagnostic électrique, le Consuel et le prix de cette mise ou remise aux normes.

 


Différence entre mise en sécurité et mise aux normes

La première nuance qu'il faut étudier est celle entre la mise en sécurité et la mise aux normes.

  • La mise en sécurité : elle consiste à sécuriser le réseau électrique d’un logement sans forcément le remettre aux normes. Le but est de s’attacher aux parties les plus dangereuses.
  • La mise en conformité : lorsque le logement n’est pas aux normes électriques, l’ensemble de l’installation sera diagnostiqué afin de réaliser les travaux et de le mettre ou le remettre à la dernière norme en vigueur.

La mise en conformité ne s’impose pas pour les logements anciens occupés par le propriétaire, une simple mise en sécurité suffit.

 

L’attestation de conformité

Lorsque des travaux ont été mis à la norme, encore faut-il en être certain et en avoir la reconnaissance effective. Et c’est là tout le travail du Consuel qui fournit une attestation dans ce sens et qui permet la liaison avec le réseau électrique public. Cette attestation de conformité est importante dans de nombreux sens : vis-à-vis de l’assurance en cas de problème, vis-à-vis d’acquéreurs et vis-à-vis de locataires.

 

Cependant, une attestation du Consuel possède une durée de vie de 3 ans, une fois le délai écoulé, il faudra refaire passer le Consuel si le raccordement n’a pas été effectué dans ce laps de temps.

Cependant, dès lors que l’habitation a plus de 15 ans, malgré cette attestation et l’absence éventuelle de travaux entre temps qui aurait pu modifier la donne, il reste nécessaire de faire réaliser un diagnostic électrique avant toute vente ou toute mise en location.

 

Une réfection électrique obligatoire

  • Dans le cas du neuf, le problème ne se pose pas, l'électricien qui intervient doit absolument respecter la règle, sous peine de ne pas passer le Consuel et que le raccordement soit refusé. Il est clair que, dans ce cas, c’est le professionnel qui est responsable (à moins que l’acquéreur ne se soit réservé personnellement ces travaux) et qui devra faire en sorte de tout mettre aux normes afin que son travail soit validé et qu’il puisse facturer et être réglé du montant de sa facture.
  • Dans le cas d’une rénovation, le nouveau propriétaire aura donc acquis un bien qui a bénéficié d’un diagnostic électrique si ce logement datait de plus de 15 ans. Cependant, qui dit diagnostic, n’implique pas la mise en travaux avant la vente. C’est seulement une solution pour permettre à l’acquéreur de bien évaluer son achat et ce qui l’attend. A lui, ensuite, de décider s’il l’achète ou non. Car la non-conformité n’oblige absolument pas l’ancien propriétaire à réaliser les travaux indiqués avant la vente, même dans le cas, donc, de points négatifs. Par contre, l’acquéreur devra, de son côté, et si cela n’a pas été effectué, faire reprendre les points désignés comme obligatoires. Le délai de mise en conformité est alors de 18 mois. En fait, tout est question de négociation lors de l’achat.
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  • De la même façon, un propriétaire souhaitant louer un logement devra se conformer au décret n° 2016-1105 publié le 11 août 2016 qui est une application de la loi Alur et qui est entré en vigueur au 1er juillet 2017 pour le logement dont le permis de construire datait d’avant le 1er janvier 1975, et au 1er janvier 2018 pour les autres. Elle concerne aussi une obligation de diagnostic électrique pour toutes les signatures ou renouvellement d’un bail dans le but d’habitation dont l’installation électrique date de plus de 15 ans. Là aussi, donc, un diagnostic électrique est nécessaire et porte sur les six exigences de sécurité que comporte le Code de la construction et de l’habitat. Il s’agit, plus qu’une mise aux normes, au moins une mise en sécurité de ces logements avec une attestation de conformité visée par le Consuel. Un diagnostic qui a une durée de 6 ans avant de nécessiter de le refaire.

 

Une remise aux normes pour des questions de sécurité

Les risques liés à l’électricité sont connus et nombreux. Entre absences de mise à la terre et/ou de différentiel qui peut être fatale, présence de points électriques trop près de points d’eau ou anciennes prises non sécurisées et, notamment vis-à-vis des enfants en bas âge, ce sont les personnes qui sont les premières à courir le risque. Mais c’est aussi toute l’habitation ou vos appareils qui, dans un degré moindre, ne sont pas à l’abri de soucis.

 

Lors d’un rapport, le Consuel a considéré que, dans pratiquement 60 % des vérifications de logements même neufs, des défauts avaient pu être mis en exergue. Un chiffre qu’il faut rapprocher de celui émanant d’une étude de Promotelec et révélant que, sur un test effectué sur un panel d’appartements et de maisons individuelles et portant sur 53 points de contrôles, 99 % de ces logements présentaient un problème. Et, parmi ces anomalies, certaines sont quand même importantes puisqu’il y avait 88,40 % de logement présentant au moins un défaut dans la salle de bains, 79,50 % pour un problème lié à la terre, 74,70 % pour une anomalie dans le tableau électrique, 74,20 % qui possédaient encore du matériel proscrit et 25,60 % qui n’étaient pas équipés de différentiel.

C’est donc bien la sécurité qui est, avant tout, en cause et qu’il faut mettre en avant.

 

Une remise aux normes pour donner de la valeur à un logement

Il est certain que si vous possédez un logement et que vous pouvez apporter l’attestation comme quoi il est aux normes en vigueur, il aura d’autant de valeur, en comparaison d’un autre logement qui ne l’est pas. Certains acquéreurs rechignent de se lancer dans des travaux supplémentaires alors qu’ils viennent tout juste de dépenser une belle somme pour acheter un appartement ou une maison. Ils apprécient de pouvoir entrer, poser leurs valises et attendre quelque temps avant de personnaliser l’habitation. Alors qu’ils risquent de vous faire baisser le prix de plus que la valeur des travaux, par précaution, sinon.

 

La norme NF C 15-100

C’est la norme en vigueur au niveau électrique qui doit être respectée dans les nouvelles constructions. Cette norme NFC 15-100 est aussi en vigueur pour la rénovation de logements anciens lorsqu’il y a eu mise hors tension de cette installation à la demande du client pour effectuer une rénovation ou sur demande du maître d’ouvrage, même sans mise hors tension, pour rénovation électrique partielle.

 

Cette norme impose la mise à la terre du réseau interne mais aussi quelques bases telles que :

  • 3 prises dans la cuisine de moins de 4 m² et 4 au-delà de cette surface et éventuellement 1 pour la hotte à 1,8 m de haut ou plus ;
  • 5 prises sans un salon de moins de 28 m² et 7 pour une surface supérieure, avec 1 prise pour les réseaux (tél et informatique) ;
  • 1 prise dans les couloirs de plus de 4 m² ;
  • 3 prises dans chaque chambre, avec 1 à côté de l'interrupteur et 1 prise pour les communications ;
  • 1 prise dans les toilettes à côté de l’interrupteur ;
  • des équipements certifiés IPX4 ou IPX7 dans les salles de bains et salles d’eau en respectant les zones de protection avec possibilité d’une prise en plus hors des zones protégées et une autre à côté de l’interrupteur.

 

Si la terre est désormais obligatoire, il en est de même du différentiel, des disjoncteurs individuels en lieu et place des fusibles et, dans certaines régions, de parafoudres.

Sont désormais remplacées aussi les prises à fixation à griffes, sauf tolérées dans certains cas de rénovation. Il est aussi possible de prévoir un nombre supérieur de prises sur une même ligne tout en continuant de différencier les circuits prises et éclairage. Enfin, dans les grandes lignes également, les interrupteurs en liaison avec l’éclairage sont placés à une hauteur située entre 0,9 m et 1,3 m.

 

Les différents schémas électriques

Le prix de la mise aux normes pourra être dépendant du type de schéma électrique et du type de distribution du réseau interne :

  • distribution encastrée : elle nécessite un passage de gaines avant de réaliser le doublage ou obliger à réaliser des saignées par la suite et de sceller des boîtes de dérivation ou des prises, un travail plus onéreux, dans tous les cas. C’est le plus esthétique, mais aussi qui oblige ensuite à retravailler sur la peinture, sur les revêtements muraux, etc.
  • distribution apparente : elle peut se faire sans autres travaux que la fixation de moulures, de goulottes, de plinthes, et de prises et interrupteurs en saillie.
  • distribution mixte : une méthode qui s’adaptera aux pièces afin de prioriser l’esthétisme ou le côté pratique tout en minorisant les prix en simplifiant les travaux.

 

D’autres éléments qui influent sur le prix

En dehors du type de distribution de l’installation électrique, d’autres éléments peuvent simplifier le travail de mise aux normes électriques. Par exemple, la présence de combles qui permettra de faciliter le passage de câbles et gaines sans avoir à traverser les pièces.

Si ce passage se fait cependant par les murs, la nature de ces murs sera aussi un élément influençant le prix : il est plus facile de créer une saignée dans un mur en placo que dans un mur en briques et plâtre.

 

Bien évidemment, l’état actuel du réseau entre pour une bonne part dans la variation du tarif de mise aux normes.

Enfin, l’accès au chantier, plus ou moins facile, la région et le prix pratiqué par le professionnel sont les autres éléments déterminants.

 

Le prix d’une remise aux normes

Dans le cas le plus simple du diagnostic électrique, le prix se situe aux environs de 150 € pour un contrôle en 6 points par un professionnel agréé, dont le tableau, le câblage et les risques plus particuliers dans la salle de bains.

Une simple remise en état du réseau interne électrique coûte environ dans les 1.000 €.

Pour une mise aux normes électrique complète, le prix va de 4.500 € TTC (TVA à 5,5 %) à 7.500 € pour un T3 et de 6.000 € à 11.000 € pour un T6, par exemple, une variation qui s'explique par les points vus précédemment.

Plus généralement, on peut considérer que cette mise aux normes électriques NF C 15-100 s’effectuera dans un barème de 60 à 100 € le m².

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