L’isolation phonique : prix et conseils

Mis à jour le 19 septembre 2017
2017-09-19 11:30:00
Isolation phonique d'un mur

Pour se protéger des nuisances sonores intérieures et extérieures, mais aussi vos voisins de vos propres bruits, des isolants phoniques, ou absorbants acoustiques sont essentiels pour votre confort. Selon l’âge de votre logement, ceux-ci peuvent être abîmés ou ne plus être aux normes actuelles. Voici quelques conseils pour bénéficier d’une isolation phonique efficace.

 


Les meilleurs isolants phoniques

Pour choisir le bon isolant et gagner en efficacité, il est impératif d’identifier :

  • la nature, la provenance et l’intensité des bruits ;
  • les parois qui sont concernées et leur nature.

 

Voici un tableau récapitulatif des principaux matériaux minéraux et biosourcés qui ont une excellente capacité d’absorption des sons et leurs caractéristiques propres.

 

Isolants phoniques

Particularités et conseils

Formes du matériau

Prix au m² pour 100 mm

Isolants minéraux

Laine de verre

 

  • résiste au feu
  • à base de produits recyclés et/ou naturels
  • prix peu élevé
  • durée de vie estimée à 50 ans
  • facile d’entretien

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  • bonne capacité acoustique mais nécessite une plus grande épaisseur
  • convient parfaitement pour les greniers et les planchers
  • rouleaux
  • plaques

3 à 10 €

Laine de roche

  • excellent rapport qualité/prix
  • ne pas utiliser si le climat est humide

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  • bonne capacité acoustique pour un bon compromis avec le thermique
  • convient parfaitement pour les toitures, les planchers, les murs et les cloisons
  • panneaux
  • flocons
  • rouleaux

3 à 10 €

Isolants biosourcés

Ouate de cellulose

  • résistant au feu, aux insectes, aux moisissures
  • à base de papier recyclé

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  • excellente capacité acoustique
  • convient parfaitement pour les toitures, les planchers de combles, les murs et les cloisons
  • en vrac
  • panneaux

12 à 20 €

Laine de chanvre

  • parois horizontales car sinon il a tendance à se tasser)
  • à base végétale, isolant écologique
  • ne résiste pas au feu

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  • bonne capacité acoustique
  • convient parfaitement pour les toitures, les planchers et les murs (le chanvre en vrac ne peut être utilisé que pour les
  • rouleaux
  • panneaux
  • en vrac

15 à 20 €

 

Pour récapituler :

  • Fibres de bois, fibres de coco et aréogels font aussi partie des meilleurs isolants acoustiques, avec la ouate de cellulose déjà citée.
  • Viennent ensuite les différentes laines (de roche, de verre, de mouton) et les panneaux isolants sous vide.
  • Si le liège expansé, la mousse de polyuréthane sont aussi souvent cités, on peut les classer dans la 3ème catégorie, légèrement moins performante mais encore très efficace.

 

Petites astuces

  • Protéger les isolants d’un film protecteur (pare vapeur), notamment la laine de verre, est essentiel. En effet, s’ils prennent l’humidité, leur performance diminue énormément. Les isolants à base de polystyrène ne sont pas concernés.
  • C’est l’épaisseur du matériau qui définira l’atténuation réelle des nuisances sonores. L’ajout d’une couche d’isolation empiétera inévitablement de quelques centimètres sur votre lieu de vie.

 

Les parois à isoler

Les cloisons

Lorsque vous voulez isoler acoustiquement vos parois verticales, vous pouvez procéder de différentes façons, le dimensionnement doit être précis pour éviter d’avoir des plaques trop petites.

 

Quelle isolation ?

Epaisseur

Sur quelles cloisons ?

Gain acoustique

Peinture anti-bruit avec sous-couche insonorisante

-

cloisons intérieures

de 5 à 15 décibels

Plaques phoniques

5 cm

cloisons intérieures

de 15 décibels

Doublage sur ossature métallique

7 cm

mur mitoyen

de 20 décibels

Contre-cloison désolidarisée avec mousse isolante en laine de coton

5 cm

mur mitoyen

de 2 à 18 décibels

 

Le sol

Si vous souhaitez conserver votre parquet flottant ou stratifié, privilégiez une sous-couche acoustique mince.

Cumuler les manières de s’isoler contre les nuisances sonores est le meilleur moyen. Ainsi, contre les bruits de chocs, c’est-à-dire chutes d’objet, bruits de pas, etc., moquette (attention toutefois aux risque allergène), tapis et vinyle PVC sont efficaces. Ces accessoires peuvent compléter votre isolation phonique en absorbant certaines nuisances sonores. Une solution qui vous permettra aussi de protéger l’appartement inférieur de vos propres nuisances.

A savoir qu’un grand tapis diminue les nuisances sonores d’une dizaine de décibels et une moquette épaisse d’une vingtaine.

 

Le plafond

Que l’étage supérieur soit ou non doté d’une isolation phonique, les bruits peuvent continuer à vous gêner même s’ils sont atténués. La solution est alors d’installer un faux-plafond. A savoir que votre plafond baissera de 10 à 15 centimètres environ. Il sera composé d’une ossature métallique, d’un isolant phonique (laine de roche, laine de verre) et de plaques de plâtre. De plus, le faux plafond ne doit pas toucher le plafond (il sera relié par des suspentes anti-vibrations).

A savoir que cela diminue les nuisances sonores de 25 décibels.

 

Isolation phonique des fenêtres

Comme pour les parois, l’identification des nuisances sonores perçue ainsi que l’affaiblissement de décibels souhaité est essentiel pour choisir les bons matériaux. Un acousticien peut s’occuper de dresser un diagnostic complet qui vous éclairera sur l’isolation correspondant à votre besoin réel. De plus, une bonne isolation acoustique des fenêtres permet également d’éviter les déperditions énergétiques.

 

Changer de fenêtre

Si les fenêtres de votre logement sont actuellement du simple vitrage, changez-les et installez du double vitrage, il existe même du double vitrage à isolation renforcée bénéficiant d’un feuilletage acoustique. Leur performance d’isolation varie selon l’épaisseur de chacune des deux vitres, mais également de l’espace disponible entre elles. C’est cet espace qui a une véritable fonction isolante.

Petite astuce : pour connaître les performances phoniques de chaque vitrage, se référer à la certification CEKAL AR et au label Acotherm.

 

Améliorer l’isolation phonique des fenêtres

Pour une isolation phonique complète, le châssis ne doit pas être oublié. Afin de lutter efficacement contre le bruit, il faut que le matériau soit lourd. Privilégiez notamment les fenêtres en bois.

Si vous n’avez pas besoin de changer vos fenêtres, pensez tout de même à vérifier l’étanchéité de vos joints, s’ils sont en mauvais état, le bruit et le froid peuvent passer par là.

 

Prix de l’isolation phonique de la porte d’entrée

Si les nuisances sonores sont en provenance de votre palier ou de la rue, l’isolation de la porte d’entrée est indispensable. Pour cela, vous pouvez :

  • installer une porte blindée (de 500 à 2 000 €) ;
  • calfeutrer la porte existante avec un rideau anti-bruit, il diminue les bruits d’une vingtaine de décibels ;
  • poser des joints autour de la porte, voire même la capitonner.

Attention cependant à maintenir un niveau de ventilation correcte, pour éviter les risques d’humidité notamment. Il en va de même pour le calfeutrage des fenêtres.

 

Les accessoires

Les appareils ménagers

Les bruits ne viennent pas toujours de l’extérieur, ils peuvent également provenir de l’intérieur. Pour cette raison, il est fortement conseiller de se renseigner sur le niveau sonore de vos futurs appareils ménagers au moment de les choisir. Des patins anti-vibration sous les appareils vibrants peuvent également vous aider à diminuer les nuisances sonores.

 

Lutter contre l’écho

Certains logements sont également sujets aux problèmes d’écho désagréables. Du carrelage au sol peut en être la cause, dans ce cas-là, tapis et moquette peuvent atténuer le problème. Quand cela ne suffit pas, vous pouvez installer :

  • des toiles murales ou un isolant phonique sous votre revêtement mural ;
  • des rideaux épais.

Autre astuce : une pièce fortement meublée est moins sensible au bruit qu’une pièce légèrement meublée.

 

Le principe de “la boîte dans la boîte”

Le plus efficace, mais le plus complexe et coûteux à mettre en place, est le système de la boîte dans la boîte. Il s’agit d’une structure entièrement indépendante des cloisons, sols et murs dans laquelle elle se trouve, ce qui permet d’optimiser la non-propagation des nuisances sonores. Les bruits entrants comme sortants sont ainsi totalement bloqués. Plafond suspendu, plancher flottant et cloisons seront ainsi parfaitement isolés.

Quant aux ouvertures, des double-portes sont à installées pour que le bruit ne s’y faufile pas.

C’est la solution parfaite si vous pratiquez d’un instrument de musique bruyant dans votre appartement par exemple.

Comptez entre 18 000 et 25 000 €.

 

Réglementation

Pour tout logement construit après 1995, une réglementation acoustique, la NRA, détermine les normes à respecter en termes d’isolation phonique. Ainsi, certains volumes sonores ne doivent pas être dépassés :

  • 30 à 45 dB pour les bruits extérieurs ;
  • 53 à 58 dB pour les bruits aériens intérieurs ;
  • 58 à 65 dB pour les bruits de choc.

Les logements plus anciens ne sont pas concernés, même dans le cas d’une rénovation.

 

La gestion des travaux

Propriétaire ou locataire ?

Tant que les normes phoniques applicables au logement sont respectées, le propriétaire n’a aucune obligation d’effectuer des travaux pour améliorer les performances acoustiques du logement, même à la demande des locataires. Toutefois, le locataire est dans son droit pour mettre en place ce type de travaux, le propriétaire n’a pas le droit de s’y opposer.

Lorsque les normes phoniques ne sont plus à jour, c’est le propriétaire du logement qui devra payer les travaux.

 

En copropriété

L’isolation des parties privatives n’est parfois pas suffisante dans un immeuble. Lorsque les parties communes sont également touchées, le syndic de copropriété, à la demande des copropriétaires, peut confier le diagnostic phonique de tout l’immeuble à un même acousticien. Il appartiendra alors aux copropriétaires de partager la facture.

Comptez entre 700 et 1 000 € la journée, sachant que selon la taille de l’immeuble, le diagnostic peut s’étaler sur plusieurs jours.

 

Comment vérifier la conformité du logement aux normes ?

L’attestation de prise en compte de la réglementation acoustique est accessible pour tout logement pour lequel la date de dépôt du permis de construire est postérieure au 1er janvier 2013.

Pour tout autre logement, un acousticien devra effectuer un diagnostic phonique. Comptez entre 200 et 700 € pour un diagnostic phonique (le prix varie selon la superficie du logement).

 

 

Les travaux d’isolation phonique et thermique peuvent très bien être réalisés en même temps, en un seul chantier. L’avantage, alors, est de vous faire bénéficier d’aide à la rénovation thermique comme le crédit d'impôt, un taux de TVA réduit ou encore des subventions.

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